Le coût dur de la couture
C’est l’histoire d’un amour 💚 entre un français et une azerbaïdjanaise liés tous les deux pas des racines et la langue Russe. Les difficultés de la vie d’Inna à l’époque post-soviétique l’ont obligé dès sa plus jeune enfance, à devoir aider et donc travailler avec sa grand-mère, la fameuse babouchka russe. Les premières coutures ont été réalisées dès l’âge de 5 ans sur des serviettes de table où elle a pu apprendre et se corriger. A 6 ans, elle a dû travailler dans une usine de tapis persans (Iraniens) car seule des doigts d’enfants et qui plus est, de jeunes filles, peuvent enfiler les fines couches de fil successives et nécessaires à leur réalisation. Pour le fruit de son travail, la grand-mère d’Inna était rémunérée uniquement par du troc, à savoir avec de la laine ou autres produits nécessaires à la confection d’habits qu’elle pouvait confectionner et vendre alors. A 7 ans, Inna a commencé le tricot, notamment pour faire des chaussettes et autres chaussons. Elle me racontait qu’à cette époque, les gens défaisaient leurs vieux vêtements pour réutiliser la laine et autres matières pour refaire des vêtements “neufs”🤔. C’est à l’âge de 15 ans qu’elle a appris à fabriquer des dessus de lit, à confectionner des rideaux ou orner des robes de mariée avec le matériel que lui apportaient ses clients ou qu’elle faisait venir de Turquie. Inna a une connaissance de la qualité des tissus qui lui confère un professionnalisme irréprochable, lui permettant de juger immédiatement et sur pièce, les difficultés dues au manque ou à la qualité de ces derniers. En effet, les tissus de qualité turques et iraniens sont pléthores dans son pays, bien qu’elle a vu ses dernières années les changements avec l’arrivée des produits chinois, mais son oeil (voir les deux) avisé et exercé, lui apporte la décision du spécialiste 😉. Pour finir les fins de mois, Inna a également travaillé 5 années dans un salon de beauté où elle était dédiée uniquement à la manucure (soins des ongles) et la pause d’ongles en gel, très prisée dans son pays, d’ailleurs les filles changent régulièrement de couleur, le prix des produits et de la main d’oeuvre étant meilleur marché qu’en Europe. Déjà équipé, nous développerons cette activité également un peu plus tard. Bien que sa vie fût difficile, elle remercie sa grand-mère défunte de lui avoir appris à faire tant de chose dans son enfance, comme également la connaissance et l’importance des plantes (se nourrir, se soigner), la maîtrise des confitures (je vous assure elles sont délicieuses), les salaisons des viandes comme on le pratiquait autrefois pour tenir les hivers, bref, une multitude de connaissances nécessaires à la survie en temps difficile et qui lui ont permis de nourrir 3 enfants en étant toute seule pour leur éducation. Et moi qui vous rapporte ces écrits, je remercie la vie d’avoir permis à deux moitiés 💔de se réunir et de m’avoir fait connaître ce don de dame nature🍀. Inna & Jérôme 💚